Une-autre-realite

...au-delà de la pensée unique

Dimanche 20 juin 2010 à 17:05

      Tout a commencé il y a quelques jours, quand ma copine, fan du groupe Indochine depuis ses 12 ans (elle en a 20 aujourd'hui), est tombée par hasard sur des vidéos de Starmustang, compilation de témoignages de proches et d'amis de Stéphane Sirkis (le frère décédé de Nicola, et co-fondateur du groupe), pendant audiovisuel du livre biographique paru en 2009 écrit par Christophe Sirkis, l'aîné des trois frères Sirkis.

      Alors qu'elle cherchait des interviews du groupe fétiche qui l'a accompagné dans les moments les plus difficiles de sa vie, elle s'est trouvée face à des documents qui l'ont fait bondir. On voit en effet dans ces vidéos les amis de Stéphane Sirkis parler de lui, de sa nature humaniste et militante, et de son talent certain de compositeur. Mais ces mêmes amis parlent aussi de Nicola, de son attitude envers les autres et notamment envers Stéphane, qu'il laissa mourir de douleur dans la misère affective et artistique la plus totale, ayant tiré le profit maximum du décès de son frère jumeau pour reconstruire le groupe Indochine tel qu'il le rêvait depuis de nombreuses années déjà, à savoir un groupe dédié à Nicola Sirkis avant tout.

      Ces révélations l'ont profondément choquée, car en tant que fan d'Indo qui se respecte, elle aimait -et admirait- beaucoup Nicola. Mais en tant que personne intelligente aussi, elle a forcément voulu en savoir plus ; elle s'est donc penchée sur le sujet et a fini par découvrir l'existence du livre, Starmustang, paru en 2009, et qui est bizarrement passé quasi inaperçu sur la scène médiatique. Elle apprend sur le site du même nom, grâce au forum où l'auteur du livre, frère aîné des jumeaux, défend activement la mémoire de Stéphane, que le livre avant sa sortie avait été furieusement surveillé par Nicola, dont la troupe d'avocats a fini par censurer plus de 600 passages dans les 300 et quelques pages du livre.
     
      On constate ici une manoeuvre peu courante dans une démocratie telle que la nôtre, où la moindre censure et atteinte à la liberté d'expression révolte (et à juste raison) la population entière, qui ne laisse pas passer ce genre d'atteinte à la démocratie et à la liberté. Ce qui se passe normalement de nos jours, quand quelqu'un décide de publier ou d'exprimer des idées ou des documents qui remettent quelqu'un ou quelque chose en question, il n'y est pas empêché, et encore moins quand il s'agit d'une affaire comme celle-là qui concerne une telle célébrité, car c'est toujours un bon coup médiatique à prendre pour les maisons d'édition (et les médias et "sponsors" autour) qui font tout pour lancer une polémique lucrative. Ce qui se passe donc après une telle publication, si celle-ci dérange quelqu'un, il n'est pas question de censure avant la parution, mais de procès post-parution. Ceci se voit tous les jours, des gens disent ou publient des choses parfois très limites, et jamais la censure n'entre en jeu, mais les procès après-coup sont par contre monnaie courante. C'est le fonctionnement de notre démocratie actuelle, et c'est ce qui institutionellement garantit la liberté d'expression (n'importe qui peut dire ou écrire n'importe quoi, il aura juste à assumer après).
      Or là, l'intéressé (Nicola Sirkis) a tout fait pour empêcher la parution de certaines phrases dans le livre, fort de ses appuis médiatiques conséquents dans tout le milieu audiovisuel, plutôt que de faire un procès comme l'aurait fait n'importe quelle célébrité (ou n'importe quelle personne) se sentant offensée par des propos ou des publications. Ce seul fait aura convaincu les personnes versées un tant soi peu dans le juridique, ou simplement dotées de bon sens, que Nicola Sirkis à quelque chose à se reprocher. On n'évite pas un procès sans raison. Il n'est pas besoin de revenir là-dessus, ne pas comprendre cela revient à aller contre la logique la plus absolue.


      Pourtant il est interessant de savoir ce que N. Sirkis peut bien avoir à se reprocher, et ceci personne ne peux mieux l'expliquer que Christophe Sirkis lui-même, ainsi que les nombreux amis et proches de Stéphane Sirkis, qui ont tous, dans leur témoignage et dans leurs tiroirs, des preuves irréfutables de ce qui est avancé dans le livre (passages censurés y compris, bien sûr).
      Les témoignages, d'abord, qui confirment le fait que Stéphane, depuis les débuts du groupe et définitivement depuis le départ de Dominique (les connaisseurs d'Indochine replaceront le contexte), a été mis à l'écart du groupe par Nicola, et d'autant plus dans les dernières années de sa vie où Nicola faisait passer son frère pour un toxicomane invétéré et faisait des concerts dans son dos. Ou encore ceux qui attestent, fait encore plus troublant et choquant, du fait que Stéphane n'avait pas un sous durant toute sa carrière, qu'il vivait dans un studio miteux tandis que Nicola, qui chantait dans le groupe et apparemment avait la part belle du salaire, avait déjà un luxieux loft et aucun ennui d'argent. Témoignages encore, qui attestent sans doute possible que sur la fin de sa vie, alors que Stéphane était totalement mis à l'écart et qu'il était malade de ça, moralement et physiquement, il n'a eu aucune aide de la part de son frère, qui s'occupait uniquement de la poursuite d'Indochine dans la direction qu'il voulait lui donner, sans faire cas de son frère et d'autant plus en l'évinçant carrément de son projet d'avenir pour le groupe. La mort de ce dernier aura donc été une bénédiction pour la suite des affaires et de l'image de l'"Indochine Nouveau". Et cet état de fait n'est pas qu'issu des nombreux témoignages des proches de Stéphane, mais est également corroboré par des preuves.
      Ces preuves concrètes, c'est par exemple les contrats signés par Nicola pour la suite d'Indochine, contrats signés de son nom uniquement et ce peu avant la mort de son frère, qui pourtant détenait 1/3 du nom d'Indochine (1/3 était à Nicola et le dernier tiers toujours à Dominique) ; Nicola n'avait donc pas le droit juridiquement de signer seul ces documents et de prendre les rennes du groupe. Aujourd'hui, s'il peut continuer à s'appeler Indochine alors qu'il ne détient qu'un tiers du nom, c'est grâce à la fille de Stéphane, Lou, qu'il a pris sous son aile et le fait bénéficier grâce à la part de son père d'un 2eme tiers, suffisant donc pour utiliser le nom.


      Bref, il est clair avec ces quelques exemples édifiants (et qui sont loin de représenter la moitié de ce que l'on pourrait dire), qu'un procès pour Nicola ferait ressortir une ribambelle de preuves contre lui, et qu'il le sait très bien. Il a donc préféré la censure à la voie procéduriale.
      Et c'est là qu'il faut se poser la question qui personnellement m'effraie : à quel point les médias sont-ils puissants aujourd'hui pour descendre un livre ou une personne, pour faire la pluie et le beau temps dans le paysage social, et pour défendre leurs intérêts en protégeant l'un de leurs meilleurs investissements (à savoir l'Indochine d'aujourd'hui, qui rafle des sommes spectaculaires à coup de concerts gigantesques et sorties cd/dvd/coffrets etc ? Il suffit de voir comment à été traité le livre dans les médias, pour le peu qu'il l'a été : ou en étant présenté comme le produit d'un frère jaloux et frustré, ou encore en s'attaquant directement à Stéphane en le présentant comme un alcoolique toxicomane, ce qu'il n'était pas.

      Je ne parlerai pas plus de cette affaire dans cet article, car il y aurait énormément à en dire, ce que j'ai présenté précedemment n'est qu'une infime partie des charges -réelles- qui pèsent sur la star d'Indochine et sur la tragédie qu'est la mort de Stéphane Sirkis.
      Mais je voulais aussi bien présenter l'affaire que poser la question grâce à elle du pouvoir des médias dans notre société actuelle, qui n'est plus gouvernée par la morale mais par les finances. Car on assiste en effet à une censure financière et non plus morale, orchestrée par des médias et des "lobbies" qui n'ont aucun intérêt pour le moment à voir l'un des groupes qui leur rapporte le plus sombrer dans une polémique qui ne serait pourtant que justice envers la mémoire de Stéphane.

      Il est en revanche certain que par la suite cette affaire ressortira du placard, d'ici une décennie, ou plus ou moins, l'on saura ce qui s'est passé, cela sera rentré dans la conscience collective après avoir fait grand bruit, et nous le retrouverons dans les livres d'histoire de nos enfants.






      A noter que cet article n'est pas destiné à lancer la polémique au sein de ce blog. Si quelqu'un découvre cette "affaire" et se pose des questions, il doit se rendre sur le site de Starmustang où il y trouvera un "minimum" de documents vidéos et audios, ainsi que sur le forum où l'auteur est très actif et réponds aux questions et mêmes aux attaques quand elles ne sont pas des insultes non constructives. Le forum est à l'heure d'aujourd'hui déjà bien fourni et vous pourrez y trouver la majorité des questions que l'on peu se poser ou avoir envie de poser à Christophe Sirkis (qui y répond lui-même).
      Pour ceux qui auraient envie de laisser ici un commentaire pour m'insulter ou insulter Christophe Sirkis et son livre, je les préviens tout de suite que leurs commentaires ne seront pas validés. J'accepte la discussion et les réflexions constructives, même bien sûr si elles ne sont pas de mon avis, mais comme je l'ai dit ce n'est pas le lieu de la polémique, et connaissant les réactions à ce sujet des "fans" d'Indochine complètement hermétiques, par principe, à toute critique de leur idole, je préfère prévenir à l'avance.


     




Mercredi 11 novembre 2009 à 18:13


      Si on s'intéresse un minimum à ce que nous enseignent des sciences comme la psychologie, la sociologie, l'histoire et bon nombres d'autres domaines, on comprend vite que l'Homme (donc nous tous) est constamment soumis, dirigé, déterminé, voire manipulé, par son histoire, son contexte social, son psychisme et tout ce qui l'entoure. La réalité que nous vivons au quotidien, à savoir les choses que nous croyons, que nous pensons, les jugements que nous portons, les goûts que nous avons et même les choix que nous faisons, tout cela est principalement le fruit d'un conditionnement (psychique, social, etc). Ce n'est pas une théorie de la conspiration ou toute autre polémique anti-sociale, mais bien le résultat des études scientifiquement menées depuis des décennies (voire même des siècles) sur le comportement humain.

      La question qui nous intéresse alors est de savoir comment nous extraire au mieux de ces déterminismes, afin notamment de pouvoir penser plus librement... Voilà certes une entreprise ambitieuse, mais depuis les temps les plus reculés des hommes ont tenté de suivre cette voie, de comprendre les choses autrement que de la façon dont elles nous sont présentées, en quelque sorte de saisir cette "autre réalité" que nous nous cachons plus ou moins malgré nous.
      Voila donc l'objet de ce blog : réfléchir à notre modeste niveau sur divers sujets, en tentant le mieux possible de s'extraire des préjugés et de la pensée unique, de plus en plus relayée dans nos sociétés occidentales dominées aujourd'hui par une seule valeure "capitale" et sournoise, car trop souvent dissimulée : l'argent.

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